Tant de craintes pour rien. Aucun incident majeur nest venu gâcher hier la rencontre. Le dispositif de sécurité (700 policiers et 280 stadiers, soit une centaine de plus que dhabitude), a certainement dissuadé les fauteurs de troubles potentiels. Le PSG avait voulu faire de ce match une grande fête. Mission réussie.
A quelques minutes du début de la partie, la tension est pourtant palpable. Le PC de sécurité du Parc des Princes, surnommé la Bulle, dans lequel les policiers et le service de sécurité du club cohabitent, visionnent attentivement les images qui défilent sur la centaine décrans de télévision. Le stade possède une centaine de caméras qui surveillent les supporteurs. Une quinzaine dautres couvrent lextérieur du stade de la porte de Saint-Cloud à la porte dAuteuil.
Alors que, sur le terrain, larbitre sapprête à donner le coup denvoi, des morceaux de banderole apparaissent sur le haut de la tribune Auteuil. Dans leur précipitation, les supporteurs ont déployé les morceaux de tissu à lenvers. A peine parvient-on à lire « Guignols », « Groland » ou encore « Coluche », « On la retire, nos stadiers sont dessus », lance Jean-Philippe dHallivilée, le Monsieur Sécurité du PSG. En moins de deux minutes, la banderole disparaît sans laisser le temps aux spectateurs de comprendre le message. En réalité, il était inscrit : « Groland, Guignols, Canard enchaîné, Coluche. Tous interdits de stade ? » laissant entendre que ces caricaturistes avaient utilisé les clichés sur les gens du Nord sans provoquer un scandale national. Un amalgame avec les auteurs de la banderole que lon peut juger douteux.
Quelques secondes plus tard, lun des agents signale le lancement de fumigènes dans cette même tribune. Aussitôt, les caméras tentent didentifier les coupables. Puis, le calme revient, la tension retombe. Pendant le match, les agents de police continuent de garder un oeil attentif sur les écrans de télévision. Les 1.700 supporteurs lensois sont particulièrement surveillés.
« Certains sont assez alcoolisés », explique-t-on. En cas dincidents graves (saluts nazis ou bagarres), des agents de la BAC (brigade anticriminalité) en civil présents dans les tribunes sont habilités à interpeller les potentiels fauteurs de troubles. Au total, il y a eu une dizaine dinterpellations de supporteurs lensois et parisiens, dont certaines ont eu lieu après la rencontre.